
DAMOUR PIERRE NICOLAS DEVENU FRERE JEDARD-MICHEL
Né à Sainte-Suzanne le 04 juin 1842, Pierre Nicolas est le fils de Basile Jérémie DAMOUR et de MAILLOT Catherine Héloïse. Le couple se marie le 28 juin 1836 à Sainte Suzanne et ont eu plusieurs enfants.
Mon ascendant du coté paternel Jean DAMOUR est le frère de François, son aïeul.
Pierre Nicolas entre le 13 décembre 1858 au noviciat à Saint-Denis à l'âge de seize ans, sous la direction du Frère Méning. Il prend l'habit le 14 avril 1859 et devient Frère Jédard-Michel. Il est ensuite affecté à diverses communautés de l'île.
Dans chacune d'elles, il enseigne aux jeunes et aux adultes la doctrine chrétienne, avec zèle et ponctualité. Il s'occupe également de la sacristie, de la lingerie et des enfants de chœur, notamment lors de son séjour à Saint-Denis.
Après quarante-cinq ans d'enseignement, en 1921 sa vue commence à baisser, et d'autres infirmités apparaissent. Il endure les souffrances et les peines qui en résultent avec une résignation exemplaire pendant les dix-sept années qu'il lui reste à vivre. Son seul regret est de ne plus pouvoir se rendre utile à la jeunesse. Il exprime constamment sa soumission à la volonté de Dieu, sans jamais se plaindre. Toujours joyeux et content, il consacre ses journées à la prière, à ses exercices spirituels et à compenser, dans sa vie privée, ce que ses infirmités l'empêchent d'accomplir en communauté. On le trouve régulièrement à la chapelle, récitant son chapelet, faisant le chemin de croix, accomplissant les visites pour gagner des indulgences, ou encore chantant des cantiques pieux en s'accompagnant à l'harmonium.
Un modèle de piété et de dévouement.
Le vieil homme écoute avec respect la lecture spirituelle que lui fait son infirmier, qui décèdera peu de temps après lui. Malgré sa cécité, il s'occupe de petits travaux manuels, où le toucher supplée la vue. Tant qu'il le peut, il jardine et cultive de la vanille. Il offre un siège aux visiteurs de son jardin et, après une conversation agréable, retourne à ses échanges avec Dieu. À l'exemple de Saint Jean-Baptiste de La Salle, il entretient une union intime avec le divin Maître.
Très dévot au Saint-Sacrement, il fait preuve d'une piété profonde et respectueuse. Il communie quotidiennement et est profondément peiné lorsqu'il en est privé. Il récite de nombreux rosaires chaque jour, y compris pendant ses insomnies, au profit des âmes du purgatoire.
Fidèle à la Règle, il apprécie la compagnie de ses confrères. Il a connu le Frère Scubilion et d'autres Frères vénérés à La Réunion. Il aime raconter les exemples édifiants dont il a été témoin, notamment ceux du Frère Parascève, mort à Sainte-Suzanne en odeur de sainteté. Selon ses dires, le Frère Parascève aurait prédit qu'après une période difficile pour les Frères, leur maison de formation rouvrirait et que les vocations seraient nombreuses. Le Frère Jédard-Michel, à la fin de sa vie, se réjouit de constater que cette prédiction se réalise.
Vers la fin de la semaine pascale 1923, son état s'affaiblit et il doit garder le lit. Il reçoit les derniers sacrements le deuxième dimanche après Pâques. Quatre jours avant sa mort, il perd connaissance.
Le 7 juin, veille de la fête du Sacré-Cœur, il s'éteint paisiblement, à l'âge de 82 ans.
*Tous les récits individuels sur les Frères des Ecoles Chrétiennes sont tirés des copies d'archives aux Archives Lasalliennes. Tous ceux cités sur mon blog ont un lien de parenté avec mon arbre généalogique.
