DE SALAZIE À SAINT-DENIS EN PASSANT PAR TAMATAVE

10/11/2024

Jean Baptiste Paul ROBERT naquit le 09 juin 1868 à Salazie (974). Fils de Paul ROBERT et de Louise Ernestine GRONDIN, cousin éloigné de mon aïeule Marie ROBERT (SOSA 221) du côté paternel et maternel.

Sa fratrie est composée de :

Jean Baptiste Paul 1868

Louis Appolinaire 1869

Louise Noémie 1871

Marie Estellie 1873

Pierre Paul Émile 1875

Marie Éléonore 1877

Joseph Hermelien 1879

À sa naissance, son père exerça le métier de marchand et sa mère était sans profession. Son père fut âgé de 32 ans et sa mère de 28 ans. Jean Baptiste, Paul est venu au monde au domicile de ses parents à la Ravine Ango.

Ses grands-parents paternels et maternels furent encore en vie au moment de sa naissance. Sa mère mourut quatre jours après la naissance de son dernier frère en octobre 1879. Jean Baptiste Paul était alors âgé de 11 ans. Plus tard son père se remaria en 1884.

À l'âge de 18 ans, il fit son entrée au noviciat de Saint-Denis le 21 janvier 1886 en tant que Frère de l'école chrétienne. Il prit l'habit à la fête de Saint Joseph le 19 mars 1886 et devint Frère Léonce-Paulin. Il renouvela ses vœux de 1888 à 1900. Il obtint son brevet élémentaire le 30 août 1888 à Saint Denis.

Après un noviciat fervent, il dirigea successivement pendant une année la petite classe des écoles de Saint-Denis et Saint-Paul.

L'obéissance l'envoya à Tamatave à Madagascar où il exerça son zèle dans la 3ᵉ classe de 1890 à 1896. Il passe une année à Ambositra, revint ensuite à la Réunion, professa tantôt à Saint-Denis, tantôt à Salazie et à Saint-Pierre jusqu'en 1912. À Tamatave, il y resta quatre ans.

Durant ses deux séjours sur la grande île, il parvint à maîtriser parfaitement la langue malgache. Les frères malgaches prenaient plaisir à converser avec lui dans leur langue maternelle.

Quand il revint dans son pays natal, il professa deux ans à Saint-Pierre et se fixa définitivement à Saint-Denis.

Toute cette première partie de sa vie apostolique s'écoule au milieu des petits enfants. Les classes inférieures sont son quotidien et demeurent toute sa vie son royaume de prédilection.

À la fondation du Petit-Noviciat de Saint-Denis, en 1923, il fut chargé du recrutement. Il révéla dans ce nouvel emploi son savoir-faire : sa grande discrétion, ses manières affables et sa délicatesse lui attirèrent les sympathies des prêtres qui devinrent ses auxiliaires précieux et dévoués.

Pour faire face à la modicité des ressources nécessaires à l'entretien du Petit-Noviciat, Frère· Léonce unit à sa mission de recruteur le rôle peu alléchant de quêteur. Ses manières engageantes lui délient les bourses parfois les plus récalcitrantes et malgré quelques humiliations religieusement acceptées, les dons, qu'il reçoit, renflouent plus d'une fois le pauvre coffre-fort.

Il se donnait corps et âme à sa belle tâche quand un malheureux accident restreignit ses moyens d'action. Un soir, allant fermer la fenêtre d'une cellule en réparation ; il tomba du premier étage au rez-de-chaussée et contracta une claudication pour le reste de sa vie. Réduit à une demi-activité, il ne perdit jamais son temps : il s'employa à la reliure, à l'étude de la flore locale sur laquelle il possède des connaissances assez étendues.

Il apportait une attention spéciale à son oraison et consacrait une bonne partie de ses temps libres à des visites au Très Saint Sacrement ou à l'exercice du chemin de Croix. On ne le trouvait qu'à son bureau de la salle commune ou à la chapelle.

Il coulait ses jours dans la prière, le soin des malades et des occupations utiles, quand on établit un pré-juvénat au Guillaume. Il est alors dans sa 73ᵉ année et voulut rendre quelques services à cette œuvre des vocations pour laquelle il s'était tant dévoué : il fit un peu de cours, s'occupa de la surveillance des juvénistes jusqu'à sa mort qui arriva soudainement. La veille de son décès, le médecin avait recommandé l'administration des sacrements tout en déclarant que rien pressait. Le 13 janvier 1944, il rendit sa belle âme à Dieu durant la nuit.  


*article tiré et rédigé à partir d'une copie de son dossier aux archives lassaliennes.

CARTE DE MADAGASCAR
CARTE DE MADAGASCAR
ACTE DE NAISSANCE N°111 - ANOM
ACTE DE NAISSANCE N°111 - ANOM