FRERE JOSEPH-JUST

10/02/2024

Voici la vie de mon second religieux Anatole PICARD né le 09/07/1852 à Saint-Joseph à l'île Bourbon, cousin de mon arrière grand-mère paternelle Marie Appoline PICARD (Sosa 9).

De l'union de ses parents PICARD Denis Auguste et de TURPIN Creppe naissent 13 enfants :

  • Marie Françoise en 1846

  • Auguste Denis en 1848

  • Jules en 1850

  • Anatole en 1852 (devenu Frère Joseph-Just)

  • Joseph en 1853

  • Rose en 1855

  • Marie Virginie en 1857

  • Marie Anne en 1859

  • Pierre Eugène en 1861

  • Marie Agathina en 1864

  • Jean Bélony en 1866

  • Louise Phanélie en 1869

  • Louis Giroux en 1872

Dès le début de l'année 1867, quelques propriétés sucrière sont mises sous séquestre. Celle de Bernardy de Sigoyer, Bédier Frères, Montbel Fontaine, Loupy et consort feront l'objet de cette mesure judiciaire. L'aggravation des difficultés économiques provoque une autre série d'expropriations, les propriétaires sucriers remboursent de plus en plus difficilement les échéances annuelles, au Crédit Foncier Colonial. La colonie et les habitants se trouvent dans une situation de faillite générale. En effet bien avant la fin de la campagne sucrière de 1867.

C'est dans ce contexte tragique qu'Anatole PICARD fera son noviciat à Saint-Denis, le 6 septembre 1867, chez les Frères des Écoles Chrétiennes. Tout comme Frère Isaïe d'Egypte, oncle mon arrière grand mère paternelle Marie Appoline, il aura la garantie du gîte et du couvert, puisqu'une faillite générale règne sur toute l'île.

Au moment de sa prise d'habit le 01/11/1867, il reçut comme nom religieux Joseph-Just, fit son premier vœu le 08/09/1870, puis les renouvela de 1871 à 1882. Il obtient son brevet élémentaire le 19 août 1880 à Saint-Denis.

On remarqua dès son début une grande application aux exercices de la vie religieuse, et cette heureuse disposition ne se démentit point dans les diverses communautés qu'il a habitées, soit à l'île de la Réunion (Saint-André, Bras Panon, Saint-Denis, Sainte-Anne, Saint-Pierre, Saint-Leu), soit à l'île Maurice (Port Louis).

La fièvre paludéenne, qu'il avait contractée dans cette dernière île, l'éprouva cruellement et lui donna lieu de faire de nombreux sacrifices. Malgré l'anéantissement physique et moral qui est la suite nécessaire de cette redoutable affection, on le voyait retourner à ses occupations avec une admirable bonne volonté.

En 1878, l'obéissance le rappela dans notre communauté de Saint-Denis, où devaient s'écouler les six dernières années de sa pénible existence. Il y fut, comme partout, un sujet d'édification ; nos chers Frères sont unanimes à louer sa douceur, sa régularité, et le zèle qu'il déployait pour l'instruction de ses élèves, surtout dans le catéchisme. Un des Frères écrivait naguère ceci : " Tel j'ai vu le C. F. Joseph-Just pendant son noviciat, c'est-à-dire doux, pieux, affable, animé de l'esprit de charité, détaché du monde, désireux de sa perfection, tel je l'ai retrouvé durant les cinq années que nous venons de passer ensemble. L'usage du petit bernard, qu'il avait adopté pour se rendre compte de ses progrès journaliers, a été continué jusqu'au moment de sa dernière maladie."

De son côté, le Directeur résume ainsi la vie de ce pieux confrère : " Le Frère Joseph-Just méritait, sous bien des rapports, le titre d'ange de la communauté ; il ne m'a jamais causé la plus petite peine. Son dévouement était admirable et constant, toujours empressé à s'offrir pour veiller un malade, remplacer au cours d'adultes un Frère fatigué, etc. Enfin, il était inouï de lui voir perdre une seule minute du temps du travail ou de l'étude."

Frère Joseph-Just a succombé aux accès d'une fièvre typhoïde, (tout comme un de mes oncles des années plus tard) compliquée de fièvre paludéenne. Après avoir reçu tous les secours de la Sainte Eglise, il s'est éteint le 23 janvier 1883 à Saint-Denis à l'âge de 31 ans et dans sa seizième année de religion. Il est inhumé au cimetière de Salazie.