LA BELLE ET LE POÈTE

11/02/2025

LA BELLE ET LE POÈTE

Évariste Désiré de Forges de Parny, poète français est le petit-fils de Jean de FORGES dit Pierre PARNY originaire du Berry, né au Blanc dans l'Indre, fils de Charles de FORGES de BLANZAY et de Benoîte RAT.

Jean est emprisonné à Bourges après un duel, mais il prit la clé des champs et change d'air. C'est lors de cette occasion qu'il prit le nom de Pierre PARNY.

La tromperie marche bien car le véritable Pierre PARNY est toujours inconnu depuis longtemps.
Sa bonne éducation le fait remarquer et il devient domestique en 1698 au service du nouveau gouverneur de l'île Bourbon, nommé par Louis XIV, Jacques de La Cour de Saulais.

Il se présente comme un boulanger originaire de Bourgogne, l'entrepreneur ambitieux « Pierre » obtient une concession à Saint-Paul, où il rachète des esclaves qu'il maltraite « jusqu'à la barbarie » selon Antoine BOUCHER.

« Pierre » cultive une vaste plantation de café et s'insère rapidement dans la classe dominante de la colonie, garantissant ainsi le développement de sa famille. Ce n'est qu'en 1780 que le titre aristocratique « de FORGES de PARNY » est donné à la famille PARNY par décret officiel du Parlement de Paris.

Le 10 mai 1701, Jean de FORGES, dit Pierre PARNY, épouse Barbe MUSSARD, sœur d'une de mes aïeules du côté maternel, Marie-Anne MUSSARD.
Paul de FORGES de PARNY, son fils, épousa pour la première fois Anne BAILLIF et, un an après sa mort, Marie-Geneviève de LANUX, mère d'Évariste
.

Évariste Désiré de FORGES de PARNY, Chevalier puis Vicomte est né le 6 février 1753 à Saint-Paul.

Il est issu d'une famille aisée de l'île Bourbon (La Réunion), l'une des premières familles de la colonisation.

Envoyé en France à l'âge de neuf ans, il étudia en France dès 1765, au collège de Rennes. À 17 ans, il envisage d'embrasser la carrière ecclésiastique au séminaire Saint Firmin, mais finit par choisir la carrière militaire.

Puis, il va à Paris, à l'École militaire, où il passe trois années au milieu d'une société brillante et dissipée et obtint un grade dans la cavalerie et publia ses premières poésies dans l'Almanach des Muses" en 1777.

Il est rappelé par son père à l'île Bourbon en mai 1773, où il revient à l'âge de vingt ans. Évariste de PARNY s'embarque à L'Orient (aujourd'hui Lorient) pour rejoindre les forces militaires de Bourbon. Le voyage s'étendra sur une période supérieure à un an et demi, avec des étapes à Rio de Janeiro, au Cap de Bonne-Espérance, et à Port-Louis, sur l'île de France (actuellement connue sous le nom de Maurice).

Durant ce séjour, il découvre ses dispositions poétiques et tombe passionnément amoureux d'une jeune créole d'une grande beauté, Esther LELIEVRE, qui fut sans doute son seul amour. Mais le père d'Évariste lui interdit de l'épouser.

Esther LELIEVRE est la petite-fille de mon aïeule Jeanne LEPINAY, veuve de Pierre LEBON dit la Joie, l'ascendant de ma grand-mère maternelle Marie Jeanne LEBON.

Esther est issue de son fils Jean-François, né du deuxième mariage de Jeanne avec François LELIEVRE.

Évariste décide de regagner la France métropolitaine en 1775, ayant indiqué dans une lettre à son ami Bertin qu'il ne pourrait supporter de vivre dans un pays où l'esclavage existe, qu'il dénonce.

Peu après son départ, Esther qu'il aimait a contracté mariage avec un médecin. Cette histoire inspire au jeune homme les Poésies érotiques, parues en 1778, où Esther est présentée sous le nom d'Éléonore. Le recueil a connu un immense succès et a permis à son auteur de gagner en notoriété.

En 1778, il devint membre de la loge franc-maçonnique Les Neuf Sœurs située à Paris.

Le 6 novembre 1779, Évariste de PARNY est nommé capitaine au régiment des dragons de la Reine. En 1783, il revient à l'île Bourbon pour régler la succession de son père et voyage également à l'île de France.

En 1785, il quitte l'île Bourbon pour Pondichéry pour suivre, en qualité d'aide de camp, le gouverneur général des possessions françaises dans les Indes. Il ne se plaît pas du tout en Inde mais y recueille une part de la matière de ses « Chansons madécasses », parmi les premiers poèmes en prose en langue française.

Il ne tarde pas à revenir en France pour quitter l'état militaire et s'installer en 1786 dans la maison qu'il possède dans le vallon de Feuillancourt, entre Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi, qu'on appelle la Caserne.

Avec Bertin et Léonard, il forme la « société de la caserne », qui a coutume de s'y réunir. Lorsque éclate la Révolution française, Évariste, qui ne reçoit aucune pension du Roi et qui ne s'intéresse pas particulièrement à la politique, ne se sent pas véritablement concerné.

Mais il doit solder les dettes laissées par son frère Jean-Baptiste et, en 1795, les remboursements en assignats le ruinent presque complètement.

Il obtient une place dans les bureaux du ministère de l'Intérieur où il reste treize mois, puis à l'administration du Théâtre des Arts. En 1804, le comte Français de Nantes le fait entrer dans l'administration des droits réunis.

En 1802, Évariste de PARNY contracte mariage avec Marie-Françoise VALLY, puis l'année suivante, il est admis le 20 avril 1803 en remplacement de Jean Devaines à l'Académie française et s'installe au 36e fauteuil. Comme il avait la voix très faible, il fit lire le 26 décembre son discours de réception par Regnaud de Saint-Jean d'Angély.

En 1813, Napoléon Ier lui attribue une pension de 3 000 francs, mais celle-ci est annulée lors de la Restauration en 1814.

Évariste de PARNY meurt le 5 décembre 1814 à Paris.

Après avoir contracté mariage le 21 juillet 1777 avec Jean-Baptiste CARNADELLE, médecin militaire, Esther LELIEVRE donna naissance à quatre enfants. Son époux s'éteignit le 22 mai 1786 à Port-Louis (Maurice), à l'âge de 31 ans.

Elle se remaria le 9 septembre 1788 à Moka, sur l'île Maurice, avec François Marie Jean-Pierre RUELLAN DE PONTCADEUC, chirurgien major des gardes nationales et propriétaire. De cette union naquirent quatre autres enfants. Esther LELIEVRE décéda le 25 août 1825 à Dinan, atteignant ainsi l'âge de 64 ans.