
LOUIS ANTOINE BEGUE DEVENU FRERE JUVENCE-EMILE
Louis Antoine BEGUE est né le 04 octobre 1854 à Saint-André. Il est le fils de Justin et de Picard Ursulette. Le couple a eu dix enfants. Sa parenté collatérale s'étend à mes deux lignées, maternelle et paternelle.
L'année de sa naissance, a eu lieu la construction du premier chemin de fer de l'île, reliant Saint-Denis à La Possession.
L'économie de la Réunion est basée sur l'agriculture de plantation, principalement la canne à sucre. La période 1854-1870 est marquée par des difficultés économiques, notamment liées à la concurrence et aux fluctuations des prix du sucre.
Deux ans avant son entrée à l'école chrétienne une épidémie de choléra frappe l'île.
C'est dans ce contexte qu'il entre au noviciat le 31 août 1870 à Saint-Denis et revêt l'habit le 01 novembre 1870 et prend le nom de Frère Juvence-Emile. Le 18 août 1880 il obtient son brevet élémentaire à Saint-Denis.
Le Frère Juvence-Émile a exercé son enseignement chrétien avec un zèle remarquable. Il a également passé quelques mois à l'île Maurice, notamment dans notre établissement de Curepipe. C'est à Saint-Louis à La Réunion qu'il a terminé sa pieuse carrière, après un séjour de quatre ans.
Les témoignages du Frère Visiteur et du Frère Directeur à son sujet sont élogieux. Ils soulignent notamment :
Une éducation familiale profondément religieuse : Issu d'une famille où la foi et les pratiques religieuses étaient précieusement cultivées, sa formation au noviciat a consisté à développer les germes de piété déjà présents grâce à l'éducation de ses parents.
Un homme aimé et estimé : Dans les différentes communautés qu'il a habitées, il a su gagner l'affection et l'estime de ses confrères par son caractère conciliant et son empressement à rendre service.
Un respectueux et obéissant envers ses supérieurs : Il considérait la volonté de ses supérieurs comme celle de Dieu et leurs conseils comme des ordres.
Un amour profond pour son Institut : Il était profondément attaché à son Institut et ne pouvait cacher sa tristesse face aux défections, qu'il considérait comme une faute grave.
Un caractère aimable et bienveillant : Sa présence dans une communauté était source de joie. Il ne prononçait jamais de paroles blessantes et, s'il se sentait ému, préférait le silence ou un sourire.
Arrivé à Saint-Louis en septembre 1881, le Frère Juvence-Émile jouissait d'une santé satisfaisante. Cependant, en 1884, la fièvre jaune a mis sa vie en danger. Bien que ses proches aient prié pour sa guérison, sa santé est restée fragile. Une nouvelle crise, survenue le 16 juin, a finalement eu raison de lui.
Muni des sacrements de l'Église, il s'est éteint paisiblement le 22 juin 1885 à Saint-Louis, le chapelet et le crucifix à la main, entouré de ses frères qui priaient pour lui. Ses funérailles ont été un véritable triomphe, l'église paroissiale, bien que vaste, peinant à contenir la foule venue lui rendre hommage.
Pour la petite histoire, le frère Juvatien, mentionné dans l'acte de décès du frère Juvence-Émile, est le fils de mon ancêtre Jean-Vincent Morel, du côté maternel de mon arbre généalogique.
*Tous les récits individuels sur les Frères des Ecoles Chrétiennes sont tirés
des copies d'archives aux Archives Lasalliennes. Tous ceux cités sur mon blog ont
un lien de parenté avec mon arbre généalogique.