MARIE MESNARD : DE NANTES A L'ÎLE DE FRANCE
Marie Mesnard (Sosa 453) naquit à Nantes, paroisse Saint-Nicolas, vers 1714. Fille du maître boucher François Mesnard et de Cartier Marthe. Nous ne disposons que des informations sur sa famille dans son acte de décès.
Toutefois, selon le site la Mémoire des Hommes, il est établi qu'elle a 15 ans lorsqu'elle quitte Nantes seule. Selon les informations, elle a été prise à l'hôpital du Sanitat à Nantes et a embarqué à Lorient le 14/10/1729 à bord du vaisseau Mars en direction de la Chine, avec pour capitaine Louis Drias. Un groupe de jeunes femmes, à l'instar de Marie Mesnard, a traversé ce navire pour atteindre l'île de France le 8 avril 1730. Voici leur nom :
Anne TEIGNANAnne GUTIÉ
Louise COLLET
Marie COLLET
Marie ALLERAUDE
Marie TREARD
Marie ARCAINE
Catherine MAING
Marie CHEVALIER
Marie BAUDOUIN
Le
bateau effectuait le trajet suivant : Lorient – Cadix – Ténériffe
– Île de France (Maurice) – Chine.
Selon l'histoire, le Sanitat était un hôpital français de Nantes, situé à proximité du quai de la Fosse (à l'emplacement, entre autres, de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port). Ce toponyme est aujourd'hui porté par la place du Sanitat à Nantes. D'abord une léproserie, il a été utilisé comme hospice et prison, en particulier pendant la Révolution française. Il a fermé ses portes au début du XIXe siècle et a été démoli.
Après la construction de nouveaux bâtiments, dont une chapelle, il devient le Sanitat en 1612. Les Carmélites, qui sont autorisées à s'établir à Nantes le 8 février 1618, sont logées au Sanitat jusqu'au 2 avril 1619, quand elles s'installent rue des Carmélites, dans l'hôtel de la Bretonnaire. En 1631, l'un des traitements des pestiférés est la vomissement par l'absorption d'une boisson d'huile d'olive, puis la mise dans un lit chaud et la consommation de breuvages stimulant la sudation.
Le nombre d'épidémies diminuant, sa destination évolue. Il se transforme également en prison, d'abord lorsque 700 protestants, capturés après la victoire de Louis XIII sur Benjamin de Rohan à la bataille de Riez le 16 avril 1622, y sont internés, puis en 1643, pour enfermer des Espagnols (la France est alors engagée dans la guerre de Trente Ans).
Enfin,
en 1650, le site trouve son utilité en tant que dépôt de
mendicité, où sont d'abord internés des mendiants et des
vagabonds, puis des prostituées. En 1671, il devient « hôpital
général », puis, à partir de 1676, accueille des aliénés et des
enfants abandonnés ou orphelins. L'hospice des orphelins, créé en
1774 par l'armateur et négrier Guillaume Grou, est l'objet de cette
dernière mission.
L'hôpital général ou hospice du Sanitat n'est donc pas considéré comme un hôpital moderne : aucun patient n'y est pris en charge.
On
peut supposer que Marie est arrivée dans cet hôpital, soit parce
qu'elle était orpheline, soit parce qu'elle était abandonnée.
Elle vint à Port Louis trois mois après son arrivée sur l'île de France et épousa à l'âge de 16 ans Nicolas Huet dit le Fanfaron (Sosa 452). Nicolas est né à Paramé, évêché de Saint Malo, vers 1709.
Nicolas
émigra sur l'île de France en tant que soldat à bord du navire
Bourbon. C'était un vaisseau de Lorient à Cadix, d'Inde à
Mascareignes, commandé par Pierre-Alexandre de La Garde Jazier.
On
ne connaît pas la date précise de son débarquement. Toutefois, le
Bourbon effectua deux campagnes vers cette île : le 17 juillet 1728
et le 13 mars 1729, ce qui ne peut être que l'une d'entre elles.
Arrivé,
il s'installa dans un premier temps dans une case « au bord de la
mer, derrière le presbytère». Située au fond de la rade de
Port-Louis où se trouvent aujourd'hui les quais de l'Albion Dock, du
Dry Dock et du Cerné Dock, l'arrière porte a gardé son surnom et
avait abandonné sa case du Trou Fanfaron pour le quartier des
Pamplemousses en 1731. Il résidait à la montagne Longue en
1736.
Mon aïeul Jean Huet (Sosa 226) est né le 25 mars 1746 à Port Louis, étant le fils de Marie et Nicolas. Marie décéda le 16 novembre 1783 à Port-Louis à l'âge de 69 ans, tandis que Nicolas décéda à Port-Louis le 12 février 1772.